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Parlons rap


Parlons rap n°2

L’année dernière, j’avais écrit un article intitulé Parlons rap n°1, avec l’idée d’en sortir un tous les mois. Comme vous avez pu le remarquer, j’ai faillis à ma mission. Etant donné le peu de temps que j’ai en ma possession pour écrire, je ne peux vous promettre des épisodes réguliers. Mais pourquoi pas faire de ce format une tribune pour les rédacteurs d’Inflow, afin de pourvoir parler librement de rap. Voilà pour cette introduction, dites-nous ce que vous pensez de cette proposition en commentaire, on sera attentifs à vos avis !

 

Aujourd’hui j’ai eu envie de parler avec vous des poids lourds du rap français. Booba, Lomepal, Orelsan, Vald… La liste est longue. Et sur l’ensemble de leur dernier projet respectif, aucun que j’ai vraiment apprécié. La réalité est même plus crue : j’ai de plus en plus de difficultés à écouter et surtout à apprécier le « mainstream ».

La première fois que j’ai eu cette réflexion, c’était lors de la sortie de Civilisation d’Orelsan : Orel fait partie du top 3 de mes artistes préférés, mais le projet est maussade. J’ai compris le sens du projet assez rapidement (vers la 3ème écoute), mais cela n’a en rien changé ma perception de l’album. Hormis quelques morceaux qui ‘sauvent’ l’album (Athéna, Casseurs Flowters Infinity, Civilisation, Ensemble), ce dernier est une déception complète pour ma part.

 

[Si vous voulez un avis différent du mien, et développé de manière bien plus longue, je vous oriente vers la vidéo de Nathan Barbier à ce sujet !]

 

Quelques mois plus tôt, je n’avais déjà que peu apprécié Ultra de Booba, le dixième et (normalement) dernier album de sa carrière. Si l’on enlève les feats avec ‘ses’ artistes du 92i (SDM, JSX, Elia), ce n’est pas fou du tout.

Alors, il m’est apparu le fait que je n’aimais plus le « mainstream ». Or, ce n’est pas avec simplement 2 albums décevants que l’on peut formuler une telle péroraison. J’ai donc patienté jusqu’à la parution d’une nouvelle tête de série : V de Vald. Si la hype était présente lors de la sortie de la vidéo - vidéo dans laquelle il danse avec des figurants habillés comme dans Mask Singer (?!) - avec quelques tronçons de morceaux, elle est vite redescendue à la sortie finale de l’album. Comme Orelsan, quelques bons titres préservent le projet d’un classement « D » dans une Tier List. Avec cette contre-performance, il m’a fallu répondre à cette question : suis-je aigri ? 

 

Là où j’ai d’abord été réconforté, c’est que mon pote avec qui je partage à peu près les mêmes goûts musicaux n’a pas spécialement apprécié ces projets non plus. Mais je me devais d’être sûr. Alors, j’ai réécouté les anciens projets que j’ai pu aimer par le passé, notamment de ces artistes. Grosso modo, tous les albums qui datent de plus de 3 ans. Verdict ?

 

                  J’ai adoré

 

2 conclusions peuvent être tirées de cette histoire : je ne suis pas aigri ; le mainstream, ça devient fade (up).

           

Quelques artistes émergents à suivre : Bekar, B.B. Jacques, BEN plg, NeS, Double Zulu, Prince Waly, dna, Mig, Seb Roro, Younès, Leone, D Gringo.

 

Axel, créateur d’Inflow.


15/10/2022
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Parlons rap n°1

Le syndrome de la page blanche… voilà une expression qui fait frémir bon nombre d’artistes, mais aussi de journalistes, rédacteurs, écrivains… C’est aussi ce dernier qui m’a touché cette semaine, ce qui m’a poussé à revenir aux fondements de ce pourquoi j’ai créé ce projet : parler de rap.

 

Après ses prémices aux Etats-Unis dans les années 1970 puis sa démocratisation dans les années 1980, le rap débarque en France une dizaine d’année plus tard, et trouve son public dans les quartiers défavorisés de l’hexagone. Certains artistes émergent, comme Oxmo Puccino, 3ème Œil, 133, ou le Secteur Ä. Tous ces artistes contribuent à l’émancipation du hip-hop dans le pays, jusqu’à la professionnalisation des rappeurs, qui puisent toujours leurs inspirations dans leurs confrères américains, comme Booba qui récupère les codes utilisés outre-Atlantique.

 

Le rap est donc le genre musical le plus écouté en France. Cependant, pourquoi est-ce le cas ? Plusieurs explications peuvent être apportées, parmi lesquelles le fait que le rap englobe bon nombre de style différent. Chaque artiste possède sa plume, son histoire, son vécu, et le raconte dans ses textes. C’est une différence majeure avec la pop par exemple, dans laquelle les chanteurs n’écrivent pas toujours leurs textes. Il y a donc une réelle proximité entre la musique et les textes, les histoires et les Hommes. Chaque auditeur peut donc se retrouver dans ces histoires, qui sont certes parfois exagérées, mais permettent un accompagnement vers la compréhension de la vision de la vie des artistes. Ces derniers ont tous des approches différentes de leur métier, leur célébrité, et cherchent à les montrer au mieux à leurs fans. Quand on suit un rappeur de près, on connaît forcément sa vie, ses origines, de quelle ville il vient : il y a un vrai attachement des artistes à leurs villes, ce qui leur permet de devenir des « représentants » de ces dernières, et donc d’être le porte-parole des galères qu’il s’y trouve. Le rap est devenu un des moyens privilégiés pour les habitants de quartiers défavorisés pour exprimer leurs galères. Chacun choisit un style différent, puisque chacun peut se retrouver dans le rap : drill, troll rap, samples, mélodies, kick, trap, slam… Tout le monde y trouve son compte, et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, le rap réunit, et est le genre musical le plus suivit.

 

De mon côté, le rap m’a parfois permit de surmonter des moments compliqués, mais aussi de mieux comprendre certaines choses, certains points de vue. En fait, il est surtout devenu une passion, qui est un pansement sur des mauvaises choses de ma vie, comme un bout de nostalgie sur des bons moments. Pour certains, la passion « pansement » que je viens de décrire, c’est le sport, qui permet d’évacuer le cerveau pendant un laps de temps, ou encore le travail, puisque la concentration que l’on y consacre fait oublier tout le reste… pour moi c’est la musique. Le rap permet de s’évader, de prendre un nouveau point de vue le temps d’un instant, de se plonger dans l’univers et la vie d’un artiste, car oui les rappeurs sont des artistes, contrairement à ce que certains peuvent penser. Oui ils fument, oui ils n’ont pas tous des textes dignes de Maupassant, oui ils n’ont pas tous un bac + 5, mais comme le dit Bekar « J’suis qu’un artiste, ouais, tu sais dans l’fond j’suis bizarre ». Le Roubaisien fait ici un parallèle avec l’idée que les artistes sont tous étranges, parfois assimilés à des « fous », mais sont les seuls à réussir à transmettre des émotions avec des coups de pinceaux, des lignes entassées sur un bout de papier, ou en débitant des paroles écrites 5 minutes avant sur le bloc-notes d’un téléphone portable. Le rap, c’est l’art de la débrouille, de tout faire soi-même pour au final être sûr d’avoir un rendu proche de ce qu’on veut exprimer, de ce qu’on veut montrer au public : même si parfois c’est dur, comme le dirait PNL, la misère est si belle.

 

Axel, créateur et rédacteur en chef d’Inflow


06/06/2021
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