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Parlons rap n°1

Le syndrome de la page blanche… voilà une expression qui fait frémir bon nombre d’artistes, mais aussi de journalistes, rédacteurs, écrivains… C’est aussi ce dernier qui m’a touché cette semaine, ce qui m’a poussé à revenir aux fondements de ce pourquoi j’ai créé ce projet : parler de rap.

 

Après ses prémices aux Etats-Unis dans les années 1970 puis sa démocratisation dans les années 1980, le rap débarque en France une dizaine d’année plus tard, et trouve son public dans les quartiers défavorisés de l’hexagone. Certains artistes émergent, comme Oxmo Puccino, 3ème Œil, 133, ou le Secteur Ä. Tous ces artistes contribuent à l’émancipation du hip-hop dans le pays, jusqu’à la professionnalisation des rappeurs, qui puisent toujours leurs inspirations dans leurs confrères américains, comme Booba qui récupère les codes utilisés outre-Atlantique.

 

Le rap est donc le genre musical le plus écouté en France. Cependant, pourquoi est-ce le cas ? Plusieurs explications peuvent être apportées, parmi lesquelles le fait que le rap englobe bon nombre de style différent. Chaque artiste possède sa plume, son histoire, son vécu, et le raconte dans ses textes. C’est une différence majeure avec la pop par exemple, dans laquelle les chanteurs n’écrivent pas toujours leurs textes. Il y a donc une réelle proximité entre la musique et les textes, les histoires et les Hommes. Chaque auditeur peut donc se retrouver dans ces histoires, qui sont certes parfois exagérées, mais permettent un accompagnement vers la compréhension de la vision de la vie des artistes. Ces derniers ont tous des approches différentes de leur métier, leur célébrité, et cherchent à les montrer au mieux à leurs fans. Quand on suit un rappeur de près, on connaît forcément sa vie, ses origines, de quelle ville il vient : il y a un vrai attachement des artistes à leurs villes, ce qui leur permet de devenir des « représentants » de ces dernières, et donc d’être le porte-parole des galères qu’il s’y trouve. Le rap est devenu un des moyens privilégiés pour les habitants de quartiers défavorisés pour exprimer leurs galères. Chacun choisit un style différent, puisque chacun peut se retrouver dans le rap : drill, troll rap, samples, mélodies, kick, trap, slam… Tout le monde y trouve son compte, et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, le rap réunit, et est le genre musical le plus suivit.

 

De mon côté, le rap m’a parfois permit de surmonter des moments compliqués, mais aussi de mieux comprendre certaines choses, certains points de vue. En fait, il est surtout devenu une passion, qui est un pansement sur des mauvaises choses de ma vie, comme un bout de nostalgie sur des bons moments. Pour certains, la passion « pansement » que je viens de décrire, c’est le sport, qui permet d’évacuer le cerveau pendant un laps de temps, ou encore le travail, puisque la concentration que l’on y consacre fait oublier tout le reste… pour moi c’est la musique. Le rap permet de s’évader, de prendre un nouveau point de vue le temps d’un instant, de se plonger dans l’univers et la vie d’un artiste, car oui les rappeurs sont des artistes, contrairement à ce que certains peuvent penser. Oui ils fument, oui ils n’ont pas tous des textes dignes de Maupassant, oui ils n’ont pas tous un bac + 5, mais comme le dit Bekar « J’suis qu’un artiste, ouais, tu sais dans l’fond j’suis bizarre ». Le Roubaisien fait ici un parallèle avec l’idée que les artistes sont tous étranges, parfois assimilés à des « fous », mais sont les seuls à réussir à transmettre des émotions avec des coups de pinceaux, des lignes entassées sur un bout de papier, ou en débitant des paroles écrites 5 minutes avant sur le bloc-notes d’un téléphone portable. Le rap, c’est l’art de la débrouille, de tout faire soi-même pour au final être sûr d’avoir un rendu proche de ce qu’on veut exprimer, de ce qu’on veut montrer au public : même si parfois c’est dur, comme le dirait PNL, la misère est si belle.

 

Axel, créateur et rédacteur en chef d’Inflow



06/06/2021
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